ATTENTION AUX ANTIDEPRESSEURS CHEZ LES ENFANTS

La  dépression d’un enfant ou d’un adolescent est parfois profonde . Les médicaments antidépresseurs, peu efficaces, font courir des risques parfois graves . Priorité aux psychothérapies . Une efficacité décevante

● Selon les expérimentations des médicaments anti­ dépresseurs réalisées chez les enfants et les adolescents atteints de dépression : –l’efficacité des antidépresseurs de la famille de l’imipramine n’est pas prouvée, –l’efficacité du citalopram, de la paroxétine, de la sertraline, de la venlafaxine et du moclobémide n’est pas prouvée, –l’efficacité de la fluoxétine semble au mieux modeste . Des effets indésirables graves, voire mortels

● Les antidépresseurs imipraminiques provoquent souvent des effets indésirables tels que : bouche sèche, constipation, troubles urinaires, troubles visuels . Des surdoses peuvent entraîner un coma, des convulsions, des troubles cardiaques et respiratoires . Des morts sont survenues chez des enfants, non seulement en cas d’intoxication, mais même à dose “normale” .

● Les antidépresseurs de la famille dite IRS (citalopram, fluoxétine, paroxétine, sertraline, etc .) provoquent divers effets indésirables, par exemple troubles digestifs, troubles neuropsychiques (perturbations du sommeil, anxiété, tremblements, maux de tête, etc .) . Mais surtout, ils peuvent provoquer une agitation, ainsi que des comportements agressifs envers les autres ou envers soi­même (auto­ mutilation, tentative de suicide) .

● La venlafaxine, le citalopram et l’escitalopram peuvent causer en plus des troubles cardiaques .

● Il est souvent difficile d’arrêter un traitement par mé­ dicament antidépresseur, surtout quand le traitement est prolongé . L’arrêt brusque du médicament provoque très souvent des troubles liés au manque qui peuvent être confondus avec ceux d’une rechute . Cela incite à pour­ suivre le traitement à tort . Priorité aux psychothérapies

● Pour soulager une dépression chez des enfants ou des adolescents, il est préférable de ne pas compter sur les médicaments . Leur efficacité est au mieux modeste et leurs effets indésirables sont parfois graves . Mieux vaut faire avant tout le choix d’une aide psychologique pour soulager la souffrance psychique . ©Prescrire – juin 2021 Sources • “Fluoxétine et dépression chez les adolescents : vers un remboursement malgré les risques” Rev Prescrire 2018 ; 38 (416) : 423 . • “Patients déprimés” Interactions Médicamenteuses Prescrire 2021 . • “Prévention du risque de suicide chez les adolescents : une place pour les antidépresseurs ?” Rev Prescrire 2016 ; 36 (397) 

Mis à jour le 26 Janv. 2022