LES MEDICAMENTS ANTIDOULEUR AU COURS DE L'ALLAITEMENT

Chez une femme qui allaite, le paracétamol et l’ibuprofène sont les médicaments anti douleur les plus sûrs .

● En cas de douleur, privilégier d’abord des mesures autres que médicamenteuses (repos, massage, application de chaud ou de froid, etc .) . Un médicament est à envisager quand le soulagement n’est pas suffisant . Paracétamol ou ibuprofène

● Quand une femme qui allaite prend du paracétamol ou de l’ibuprofène, ces médicaments passent peu dans le lait . Ce sont les médicaments anti douleur les plus sûrs lors de l’allaitement, à condition de respecter les doses recommandées et de privilégier une durée de traitement la plus courte possible . Malgré des messages incitant à la prudence dans certaines notices, l’ibuprofène est compatible avec l’allaitement, sans danger avéré pour l’enfant .

● Il est préférable de prendre le paracétamol ou l’ibuprofène juste après une têtée, par exemple après la dernière têtée du soir, afin de limiter la quantité de médicament dans le lait pris par l’enfant .

● Pour soulager une femme qui allaite, privilégier le paracétamol quand l’enfant allaité a des signes d’infection tels qu’une fièvre . Dans cette situation, il est prudent d’éviter l’ibuprofène qui cause parfois une aggravation de l’infection .

● À éviter pendant l’allaitement : l’aspirine (acide acétylsalicylique), qui pourrait entraîner des effets indésirables chez l’enfant . Éviter aussi les autres anti-inflammatoires, dont les effets sur le nourrisson sont mal connus . Morphine, tramadol et autres opioïdes : à éviter

● Les anti douleurs opioïdes (codéine, morphine, tramadol, etc .) passent dans le lait maternel et peuvent provoquer chez l’enfant des effets indésirables graves et imprévisibles tels que des arrêts plus ou moins longs de la respiration .

● Ne pas prendre d’antidouleur opioïde sans avis médical . Quand l’utilisation d’un anti douleur opioïde est justifiée, il est en général nécessaire de suspendre temporairement l’allaitement maternel . Il est possible de tirer le lait pour entretenir la lactation le temps du traitement, sans le donner à l’enfant . Attention aux noms de marque, peu informatifs sur la composition réelle des médicaments

● De manière générale, mieux vaut éviter les médicaments récents, sur lesquels on dispose de trop peu d’informations, notamment chez les femmes qui allaitent .

● Le paracétamol et l’ibuprofène sont en vente libre sous de nombreux noms de marque . Pour choisir un médicament, ne pas se fier à son nom de marque mais repérer le véritable nom (la dénomination commune internationale ou DCI), indiqué dans la “composition” sur la boîte et dans la notice . Si besoin, demander à un professionnel de santé . © Prescrire – novembre 2020 Sources • “Douleur nociceptive d’intensité modérée chez un adulte” Premiers Choix Prescrire, actualisation octobre 2020 . • “Soulager une douleur nociceptive modérée d’une femme qui allaite” Rev Prescrire 2020 ; 40 (444) : 753-759 . • “Quelques principes de choix rationnel d’un médicament pendant l’allaitement maternel” Rev Prescrire 2017 ; 37 (405) : 533-537 

Mis à jour le 26 Janv. 2022