RHUME DES FOINS

 Le rhume des foins et ses traitements Le rhume des foins est désagréable, mais sans grand risque . Il ne justifie pas l’utilisation de médicaments ayant des effets indésirables graves . Parfois très gênant, mais jamais grave

● Le rhume des foins, ou “rhinite allergique saisonnière”, provoque des éternuements, un écoulement, une obstruction et parfois des démangeaisons du nez ; un larmoiement et des démangeaisons oculaires . Les sym­ ptômes varient selon la quantité de pollens dans l’air (donc selon la météo) .

● Le rhume des foins n’est pas dangereux, mais parfois, il gêne le sommeil et fatigue . Les sym ptômes diminuent au cours de la vie chez environ une personne sur deux, et disparaissent parfois complètement .

● C’est la description des crises et leur répétition qui permettent le diagnostic . Des tests cutanés visent à rechercher le ou les allergènes en cause : ces tests ne sont utiles que si une désensibilisation ou une éviction de l’allergène en cause est envisagée . Les tests sanguins (dosage des IgE, RAST, etc .) sont peu fiables et inutiles . Lutte anti-allergènes : une efficacité modérée

● Il est logique d’essayer d’éviter les allergènes en cause, lorsqu’on les connaît . En péri ode de pollinisation, par temps sec et chaud, rester à l’intérieur en milieu de jour­ née ; fermer les fenêtres ; fermer les entrées d’air en voiture ; se doucher (y compris les cheveux) et changer de vêtements en revenant de l’extérieur . Une rhinite al­ lergique est parfois liée à la présence de moisissures dans l’habitation .

● La désensibilisation par injections sous­cutanées diminue faiblement les sym ptômes . Elle fait courir des risques de réaction allergique grave, rare mais parfois mortelle . Ces risques justifient de pas utiliser la désensi­ bilisation par injections pour soulager une affection bénigne telle que le rhume des foins .

● L’efficacité de la désensibilisation par voie sublinguale est au mieux très modeste : quelques jours de traitement en moins en péri ode de pollens . Cette désensibilisation cause de fréquents effets indésirables dans la bouche et la gorge et de rares réactions allergiques graves . Il n’est pas certain que les risques de la désensibilisation sublinguale en vaillent la peine, y compris chez des personnes très gênées, après échec des traitements du rhume des foins . Cromoglicate ou azélastine en pulvérisations nasales

● Le simple chlorure de sodium (“sérum physiologique”) nasal soulage parfois . Le cromoglicate de sodium nasal diminue un peu les sym ptômes, surtout s’il est pris en prévention . Il a très peu d’effets indésirables . L’azélastine nasale, d’efficacité similaire, provoque parfois une irritation du nez, un goût amer dans la bouche et de la somnolence .

● La béclométasone nasale soulage les sym ptômes . Ce cortico ïde cause parfois des inconvénients : irritation ou saignement de nez, infection nasale . Exceptionnellement, elle peut provoquer des troubles graves, surtout en cas de traitement prolongé ou à fortes doses . Il est préférable d’utiliser la dose efficace la plus faible et pendant une durée la plus courte possible .

● Les anti allergiques anti histaminiques par voie orale sont moins efficaces que la béclométasone nasale pour déboucher le nez et calmer les démangeaisons et les éternuements . La loratadine et la cétirizine semblent causer le moins de somnolence . Il est prudent d’éviter les fortes doses et les utilisations prolongées .

● Dans de rares cas, un médecin peut proposer un mé­ dicament cortico ïde par voie orale pendant quelques jours .

● Les médicaments décongestionannts, à avaler (pseudoéphédrine) ou en pulvérisations nasales (naphazoline ou autres), diminuent l’arrivée de sang dans la muqueuse nasale, ce qui “débouche” temporairement le nez . Mais leurs risques, même rares, sont disproportionnés : acci­ dent vasculaire cérébral, infarctus du myo carde (attaque cardiaque), hallucinations, etc . Il est prudent de les éviter, même lorsqu’ils sont en vente sans ordonnance .

● Aucun autre médicament ou plante n’a d’efficacité démontrée dans le rhume des foins .

● Chez les femmes enceintes, le sérum physiologique, le cromoglicate de sodium nasal, la béclométasone nasale et la cétirizine à avaler ne semblent pas exposer l’enfant à un danger particulier . © Prescrire – septembre 2021 


Par injection ou à  l’aide de comprimés à laisser fondre sous la langue, l’efficacité de la désensibilisation est faible . Elle impose des contraintes et fait courir des risques graves .

● Un rhume des foins ou “rhinite allergique saisonnière” provoque des sym ptômes parfois pénibles, qui se répètent d’une année sur l’autre, malgré les traitements habituels . Une désensibilisation est parfois proposée quand un allergène est clairement identifié, autrement dit un élément déclencheur précis, par exemple le pollen d’une plante . Désensibilisation par injections : trop risquée

● La désensibilisation par injections consiste à injecter sous la peau l’allergène en cause, en général une à deux fois par semaine au début, puis tous les mois pendant plusieurs années .

● Globalement dans les expéri mentations, ce traitement semble diminuer de façon modérée les sym ptômes, mais pas chez toutes les personnes traitées .

● L’injection peut provoquer localement une irritation ou un gonflement . Certaines personnes ressentent une fatigue . Plus rarement, on observe une urticaire, des crises d’asthme, une chute de tension, des réactions allergiques graves .

● Des données françaises de surveillance des médicaments font état d’un mort pour 50 000 personnes traitées .

● Le risque de réaction grave semble augmenté en cas d’augmentation rapide des doses de l’allergène, d’une réaction allergique lors d’une précédente injection, de prise de certains médicaments (bêta bloquants, etc .), ou en cas d’asthme . Le risque de réaction allergique grave impose une surveillance médicale de chaque personne pendant au moins 30 minutes après chaque injection, car le malaise est parfois retardé .

● Ces réactions allergiques mortelles, même rares, justifient de pas utiliser une désensibilisation par injections pour soulager une affection bénigne . Désensibilisation sublinguale : une efficacité faible et des réactions allergiques parfois graves

● Cette désensibilisation consiste à prendre l’allergène en cause à l’aide de comprimés à laisser fondre sous la langue (“lyophilisats par voie sublinguale”) . Le médicament est à prendre tous les jours en commençant plusieurs mois avant la saison des pollens et à poursuivre pendant toute la saison . Le traitement est renouvelé pendant 3 ans .

● Chez les adultes comme chez les enfants atteints de rhume des foins, cette désensibilisation a, au mieux, une efficacité très modeste . Il faut plusieurs mois de traitement continu pour éviter seulement quelques jours de sym ptômes chaque année .

● Les effets indésirables locaux sont fréquents, notamment des démangeaisons de la bouche et de la gorge, un gonflement des lèvres, de la toux . Ils entraînent parfois l’arrêt du traitement .

● Des réactions allergiques graves nécessitant un traitement ont été rapportées chez une personne sur 300 traitées, alors que cette désensibilisation ne comporte pas de surveillance médicale obligatoire après les prises .

● Il n’est pas certain que les risques de la désensibilisation sublinguale en vaillent la peine, y compris chez des personnes très gênées, après échec des traitements du rhume des foins . © Prescrire – septembre 2021 

Mis à jour le 26 Mars. 2022