ANTIVITAMINES K

Vous  prenez un anticoagulant antivitamine K (AVK) : des précautions à connaître De nombreux événements modifient l’effet des AVK . Il est utile de les connaître pour limiter le risque de saignement ou le risque de coagulation du sang .

● Les antivitamine K (AVK) sont des médicaments anti­ coagulants à avaler : ils fluidifient le sang . Ils sont utilisés pour traiter et prévenir la formation de caillots de sang dans les vaisseaux (thrombose), et aussi quand le cœur bat de manière irrégulière (fibrillation auriculaire), ou en cas de remplacement des valves du cœur . Trois AVK sont commercialisés en France : la warfarine qui est le médi­ cament le mieux évalué, l’acénocoumarol et la fluindione .

● Le risque de saignement parfois graves (hémorragies) est leur principal inconvénient . Des modifications de l’état de santé, du traitement médicamenteux, de l’activité physique ou des habitudes alimentaires, peuvent modi­ fier l’effet des AVK . L’efficacité du traitement et le risque de saignement sont évalués par un examen de sang : la mesure de l’INR (de l’anglais international normalized ratio) . ● Quand l’INR est satisfaisant, une mesure toutes les 2 à 4 semaines est un rythme suffisant en l’absence d’évé­ nement modifiant l’effet de l’AVK . Le résultat de l’INR est à récupérer et interpréter dès que possible pour éven­ tuellement ajuster la dose d’AVK . Médicaments et alimentation : attention aux changements

● De nombreux médicaments augmentent le risque de coagulation du sang ou le risque de saignement (par exemple les anti­inflammatoires dont l’aspirine, certains antibiotiques) . Il est important d’interroger un profession­ nel de santé avant d’utiliser un médicament supplémen­ taire ou d’arrêter un médicament que l’on prend régulièrement . Cela concerne aussi les médications à base de plantes (millepertuis, cranberry, etc .) ou les compléments alimentaires (oméga­3, glucosamine, etc .) .

● Quand la prise d’un nouveau médicament connu pour modifier l’effet de l’AVK ne peut pas être évitée, il est prudent de mesurer plus souvent l’INR au cours des premières semaines d’utilisation .

● D’une manière générale, il est prudent de mesurer l’INR de manière plus rapprochée, dans les jours qui suivent l’introduction ou l’arrêt d’un médicament .

● Aucune interdiction alimentaire n’est fondée du fait de la prise d’un AVK . Les aliments riches en vitamine K modifient l’effet des AVK . Ce sont surtout les végétaux, notamment les légumes verts, tels que choux, brocolis, épinards, laitues, mais il n’est pas justifié de les supprimer de l’alimentation . Il est préférable d’éviter des change­ ments dans ses habitudes alimentaires . En cas de chan­ gement important, surtout concernant des aliments riches en vitamine K, il est prudent de mesurer l’INR dans les jours qui suivent .

● Une consommation régulière et élevée d’alcool peut diminuer l’effet des AVK . À l’inverse, une prise ponctuelle et massive d’alcool peut augmenter l’effet anticoagulant . L’arrêt du tabac peut augmenter l’effet des AVK, ce qui justifie de mesurer plus souvent l’INR dans les jours qui suivent . Des situations à risque de saignement

● D’une façon générale, les personnes qui prennent un anticoagulant doivent éviter les activités à risque de chutes ou de blessures .

● Diverses maladies, des vomissements, des diarrhées, une déshydratation, des chutes fréquentes, augmentent le risque de saignement et nécessitent de nouvelles mesures de l’INR .

● Certaines chirurgies à risque important de saignement peuvent conduire à envisager le remplacement ou l’arrêt de l’AVK quelques jours avant l’intervention .

● Les AVK ne doivent pas être pris pendant la grossesse .

● En cas d’allaitement, la warfarine est sans danger pour l’enfant . ©Prescrire – octobre 2020 

surveiller le traitement Effectuer des prises de sang régulièrement pour mesurer l’INR est utile afin d’évaluer l’effet du traitement sur la coagulation du sang, et si besoin adapter la dose d’AVK .

● Les antivitamine K (AVK) sont des médicaments anti­ coagulants à avaler : ils fluidifient le sang . Ils sont utilisés pour traiter et prévenir la formation de caillots de sang dans les vaisseaux (thrombose), et aussi quand le cœur bat de manière irrégulière (fibrillation auriculaire), ou en cas de remplacement des valves du cœur . Trois AVK sont commercialisés en France : la warfarine qui est le médi­ cament le mieux évalué, l’acénocoumarol et la fluindione .

● Le risque de saignements parfois graves (hémorragies) est leur principal inconvénient . Des modifications de l’état de santé ou de l’alimentation, la prise d’autres médica­ ments peuvent modifier l’effet des AVK .

● Pour évaluer l’efficacité du traitement par AVK et le risque de saignement, un examen est réalisé à partir d’une prise de sang : la mesure de l’INR (de l’anglais international normalized ratio) . Quand l’INR est trop bas le traitement est inefficace, quand il est trop haut le risque de saignement est augmenté . Dans les deux cas, la dose de médicament AVK est à modifier . Des prises de sang régulières nécessaires

● En début de traitement, l’INR est à mesurer 2 à 3 fois par semaine, puis toutes les 2 à 4 semaines quand les résultats sont stables et satisfaisants . Des mesures sup­ plémentaires sont recommandées, notamment en cas de diarrhées ou de vomissements, de modification du trai­ tement médicamenteux, de l’activité physique ou des habitudes alimentaires .

● Le résultat de l’INR est à récupérer et interpréter dès que possible pour éventuellement ajuster la dose d’AVK .

● Sauf cas particuliers, on cherche à maintenir l’INR entre 2 et 3 . Si l’INR est en dessous des valeurs prévues, la dose d’AVK est à augmenter . S’il est au­dessus, la dose d’AVK est à diminuer ou la prise d’AVK est à arrêter pen­ dant quelques jours . La dose à prendre est à discuter avec le médecin prescripteur . Après modification de la dose, il faut mesurer l’INR de manière plus rapprochée .

● Un carnet de suivi est très utile pour noter régulière­ ment les résultats d’INR et la dose d’AVK . Il est à conser­ ver avec soi en permanence, et à présenter systémati­ quement à tous les professionnels de santé consultés .

● L’AVK doit être pris tous les jours à heure fixe . En cas d’oubli d’une prise, la dose oubliée doit être prise dans les 8 heures qui suivent ; sinon attendre le lendemain pour prendre la dose quotidienne, à l’heure habituelle . Il est prudent de noter cet oubli dans son carnet de suivi car cela peut avoir des conséquences sur le résultat de la mesure de l’INR suivante . Agir rapidement en cas de saignements

● Avec tout traitement anticoagulant, il est important de contacter immédiatement un médecin ou un service d’urgence : –en cas de saignement sans raison ou ne s’arrêtant pas spontanément, même peu abondant, que ce soit au niveau des gencives, du nez, d’un œil, dans les urines, dans les selles (noires et poisseuses comme du gou­ dron), dans des vomissements, ou l’apparition d’héma­ tomes . Lors d’un traitement anticoagulant, il est habituel que les règles soient un peu plus abondantes que d’ha­ bitude, mais un saignement beaucoup plus abondant est à signaler sans tarder ; –après une blessure, quand le saignement ne s’arrête pas malgré un pansement compressif ; –quand des signes inhabituels font craindre un saigne­ ment interne non visible : essoufflement, pâleur, fatigue, mal de tête, malaise inexpliqué ; –en cas de choc violent pouvant provoquer un saigne­ ment interne (notamment au niveau de la tête) .

● L’action des AVK persiste plusieurs jours après l’arrêt du traitement . En cas d’hémorragie ou de surdose im­ portante, il est parfois nécessaire d’utiliser un antidote . ©Prescrire – octobre 2020 


Extraction dentaire et anticoagulant antivitamine K Arrêter un traitement anticoagulant par antivitamine K avant une extraction dentaire provoque parfois des accidents vasculaires . Le plus souvent, il est préférable de continuer à prendre l’anticoagulant . Poursuivre le traitement par antivitamine K

● Une extraction dentaire provoque souvent un saignement qui cesse en général tout seul en 3 à 4 minutes .

● Les médicaments anticoagulants antivitamine K (warfarine, acénocoumarol, fluindione) fluidifient le sang . Ils sont utilisés pour traiter et prévenir la formation de caillots de sang dans les vaisseaux (thrombose), et aussi quand le cœur bat de manière irrégulière (fibrillation auriculaire) ou en cas de remplacement des valves du cœur .

● En cas d’extraction dentaire, les anticoagulants augmentent le risque de saignement . Mais quand des antivitamine K ont été arrêtés en vue d’une extraction dentaire, on a observé des cas d’accidents vasculaires graves, parfois mortels, dus à la formation d’un caillot de sang dans les vaisseaux . Le plus souvent, il est préférable de poursuivre le traitement anticoagulant, en prenant quelques précautions . Mesurer l’INR

● Avant l’extraction dentaire, une prise de sang permet de vérifier le niveau de coagulation du sang par mesure de l’INR . Le risque de saignement est peu ou pas augmenté quand l’INR est compris entre 2 et 3 .

● Quand l’INR est stable et inférieur à 4, l’extraction dentaire peut être réalisée sans risque important et l’antivitamine K est à poursuivre . Le plus souvent, l’extraction dentaire est réalisable en cabinet dentaire, en utilisant les moyens habituels, tels que compression et sutures, pour arrêter le saignement . Si le risque de complication semble élevé, il est prudent de réaliser l’extraction et la surveillance en milieu hospitalier .

● Quand l’INR est supérieur à 4, déterminer avec un médecin comment ramener l’INR à des valeurs stables et inférieures à 4, avant d’effectuer l’extraction dentaire . Des précautions après l’extraction dentaire

● Après une extraction dentaire, un traitement médicamenteux pour soulager la douleur, ou pour prévenir ou traiter une infection, est parfois nécessaire . Il est raisonnable d’éviter divers médicaments qui augmentent l’effet anticoagulant des antivitamine K et donc le risque de saignement, tels que des anti-inflammatoires (dont l’aspirine), le tramadol, et certains antibiotiques . En cas de douleur, mieux vaut utiliser d’abord le paracétamol .

● Des modifications de l’alimentation liées à la douleur dentaire sont parfois causes de variation de l’INR . Le mieux est de conserver un apport en aliments riches en vitamine K (surtout des végétaux et légumes verts) conforme à ses habitudes .

● En cas de risque de variation de l’INR, il est préférable de le mesurer à nouveau après l’extraction dentaire, pour adapter, si besoin, la dose d’antivitamine K . ©Prescrire – janvier 2019 

Mis à jour le 26 Mars. 2022