PLEURS PROLONGES DES NOURRISSONS

Les nourrissons en bonne santé ont souvent des crises de pleurs prolongés sans gravité qui se répètent, en général le soir . Les principales mesures à prendre visent à apaiser l’enfant, à se faire aider et à s’aménager des moments de répit . Des crises de pleurs inconsolables, mais sans gravité

● Des pleurs prolongés sont courants chez les nourrissons en bonne santé . On les appelle “pleurs prolongés inexpliqués du nourrisson” ou “coliques du nourrisson”, car leur cause n’est pas connue . Ces pleurs ne sont pas un signe de maladie grave . Ils sont aussi fréquents chez les nourrissons allaités au sein que chez ceux nourris au biberon avec du lait artificiel .

● Les crises de pleurs sont imprévisibles, elles débutent et se terminent soudainement . Le nourrisson se contracte, s’agite, pousse des cris perçants difficiles à calmer . Il pleure tous les jours, souvent pendant plus de 3 heures, surtout en fin de journée . Souvent, ces pleurs persistent malgré les soins pour améliorer son confort, comme éviter qu’il ait trop chaud ou trop froid ou qu’il soit en mauvaise position, l’aider à faire un rot, ou changer sa couche par exemple .

● En général, ces crises de pleurs augmentent à partir de la deuxième semaine de vie de l’enfant et s’arrêtent vers l’âge de 3 à 4 mois .

● Une consultation médicale de suivi du nourrisson est l’occasion de signaler ces crises de pleurs prolongés . Toutefois, en cas de fièvre, de vomissement, de chute, de perte d’appétit, ou en cas de doute, il est important de demander un avis médical sans tarder . Se faire aider

● Ces pleurs prolongés des nourrissons provoquent souvent chez les parents de la fatigue, du stress, de l’inquiétude, de l’exaspération . Les parents se sentent parfois incapables de s’occuper de leur enfant, ils ressentent de la culpabilité, de la frustration, de la colère, de la détresse .

● Dans cette situation, il est utile de parler de ses inquiétudes à son entourage ou à un professionnel de santé afin d’obtenir de l’aide et des conseils . Il s’agit aussi d’éviter de céder à des gestes impulsifs, allant parfois jusqu’à frapper ou secouer le nourrisson, qui peuvent avoir des conséquences graves sur sa santé . Apaiser l’enfant et se ménager

● On peut essayer de multiples méthodes sans danger pour calmer l’enfant : le porter ; lui parler ou lui chanter des chansons ; le bercer ; le promener ; lui proposer le sein, un biberon ou une tétine, sans s’inquiéter s’il le refuse montrant qu’il n’a pas faim ; lui donner un bain tiède ; lui masser doucement le ventre ; lui faire entendre une musique douce ou les battements du cœur ; le placer dans des conditions qui favoriseront son sommeil (dans un lieu calme avec moins de lumière par exemple), etc . Ces gestes d’attention, même s’ils ne permettent pas toujours d’apaiser le nourrisson, entretiennent le lien affectif et participent au bon développement de l’enfant . Ils n’entraînent pas de mauvaises habitudes ni de caprices de l’enfant par la suite .

● Il est important de trouver pour soi-même des moyens de répit : se reposer dès que possible, poser le nourrisson une dizaine de minutes dans son berceau de temps en temps, se faire relayer par son entourage, si besoin inscrire son enfant dans une halte-garderie pour que le relais soit pris par des professionnels pendant quelques heures par exemple .

● Aucun médicament n’est utile pour calmer ces crises de pleurs prolongés, ni plante, probiotique ou ferment lactique .

● Ce sont souvent des moments difficiles à vivre pour les parents . Il faut être patient, les crises de pleurs finiront par passer . ©Prescrire – septembre 2021 

Mis à jour le 25 Janv. 2022